ROMAINS 14 : 1 à 23 +
17/03/2022 00:21JOUR 137 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
ÉPITRE DE PAUL AUX ROMAINS 14
ROMAINS 14 : 1 à 23 +
1 ¶ Faites accueil à celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas sur les opinions.
Accueillez. Le mot grec renvoie à une acceptation personnelle et volontaire les uns des autres.
faible dans la foi. Caractéristique des croyants incapables de se séparer des cérémonies religieuses et des rites de leur passé. Le croyant faible d’origine juive ne parvenait pas à abandonner les rites et interdictions de l’ancienne alliance, il se sentait obligé d’adhérer aux règles alimentaires, d’observer le sabbat et d’offrir des sacrifices dans le temple. Le croyant faible d’origine païenne avait été plongé dans l’idolâtrie avec ses rites; il se sentait souillé par le contact avec tout ce qui avait un rapport avec son passé, comme la consommation de la viande offerte à une divinité païenne et ensuite vendue au marché. Tous deux avaient une conscience très aiguisée sur ces sujets et n’étaient pas encore assez mûrs pour être libérés de ces convictions. Cf. #1Co 8:1-13.
ne discutez pas les opinions. Mieux traduit « pas dans le but d’émettre un jugement sur son opinion (ou ses scrupules) ». Le croyant mûr ne devrait pas se poser en juge des pensées sincères mais insuffisamment développées qui gouvernent la conduite du frère faible.
14:1-12 La diversité de l’Église confirme la puissance de Christ pour rassembler des personnalités dissemblables de façon à ce qu’elles vivent une véritable unité. Toutefois, Satan agit souvent sur la chair non rachetée de l’homme pour semer la discorde et menacer cette unité. Dans ce passage, Paul traite du danger qui surgit lorsque des croyants mûrs (forts) d’origine juive ou païenne - entrent en conflit avec des croyants immatures (faibles). Les croyants d’origine juive forts avaient pris conscience de leur liberté en Christ et réalisé que les exigences cérémonielles de la loi mosaïque n’étaient plus en vigueur. Les ex-païens mûrs avaient compris que les idoles n’étaient pas des dieux et qu’ils pouvaient par conséquent manger la viande qui leur avait été offerte. Mais dans les deux cas, la conscience des frères faibles était troublée, et ils étaient même tentés de violer leur conscience (une chose à ne pas faire). Sachant que les chrétiens mûrs parviendraient à comprendre ces luttes, Paul leur adresse la plupart de ses commentaires.
2 Tel croit pouvoir manger de tout : tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes.
Tel croit. La foi mûre du croyant lui permet d’user de sa liberté en Christ en mangeant la viande bon marché des païens (bon marché parce qu’un adorateur l’avait préalablement offerte en sacrifice à une divinité païenne.
que des légumes. Régime strict que s’imposaient les croyants d’origine juive ou païenne pour éviter de manger de la viande impure ou offerte en sacrifice aux idoles.
3 Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l’a accueilli.
méprise … juge. « Mépriser », c’est considérer que l’autre ne vaut rien, qu’il n’inspire que dédain et dégoût. « Juger » équivaut à « condamner ». Paul les utilise comme synonymes: le fort méprise le faible en l’accusant de légalisme et de pharisaïsme; le faible juge le fort irresponsable, voire corrompu.
4 Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d’autrui ? S’il se tient debout, ou s’il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l’affermir.
cela regarde son maître. L’important, c’est la manière dont Christ évalue chaque croyant, et son jugement ne tient pas compte des traditions religieuses ni des préférences personnelles (cf. #Ro 8:33-34 ; #1Co 4:3-5).
5 Tel fait une distinction entre les jours ; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction.
distinction entre les jours. Bien que Dieu ne l’exige plus, le croyant faible d’origine juive se sentait obligé de respecter le sabbat et d’autres jours particuliers associés au judaïsme (cf. #Ga 4:9-10). Quant à l’ex-païen faible, il voulait se séparer de l’immoralité et de l’idolâtrie des jours de fête associés au paganisme.
les estime tous égaux. Les croyants forts n’étaient pas affectés par ces questions.
Que chacun ait … une pleine conviction. Chaque chrétien doit suivre ce que lui dicte sa conscience par rapport aux sujets qui ne sont pas précisément abordés dans l’Écriture. Puisque la conscience est un mécanisme donné par Dieu pour avertir et qu’elle répond au plus haut standard de la loi morale (#Ro 2:14-15), il est déconseillé de s’entraîner à l’ignorer. En revanche, réagissons aux remords et, à mesure que nous grandirons en apprenant plus, notre conscience ne nous avertira que des choses essentielles.
6 Celui qui distingue entre les jours agit ainsi pour le Seigneur. Celui qui mange, c’est pour le Seigneur qu’il mange, car il rend grâces à Dieu ; celui qui ne mange pas, c’est pour le Seigneur qu’il ne mange pas, et il rend grâces à Dieu.
Le croyant fort mange ce qui lui plaît et remercie le Seigneur. Le frère faible mange ses légumes et remercie le Seigneur de s’être offert en sacrifice à sa place. Dans les deux cas, le croyant remercie le Seigneur; la motivation est donc identique.
pour le Seigneur. Les raisons qui motivent les décisions d’un croyant, fort ou faible, par rapport à sa conscience doivent correspondre à son désir de plaire au Seigneur.
7 En effet, nul de nous ne vit pour lui-même, et nul ne meurt pour lui-même.
ne vit pour lui-même … ne meurt pour lui-même. Nous ne sommes jamais au centre de la vie chrétienne; en tout, nous devons chercher à plaire à notre Seigneur, qui est souverain (cf. #1Co 6:20 ; #1Co 10:31).
8 Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur.
9 Car Christ est mort et il a vécu, afin de dominer sur les morts et sur les vivants.
Christ … dominer sur les morts et sur les vivants. Christ est mort non seulement pour nous libérer du péché, mais aussi pour faire de nous ses esclaves (#Ro 6:22), pour s’établir comme souverain sur les saints qui sont déjà en sa présence et sur ceux qui sont encore sur terre (cf. #Ph 2:11 ; #1Ti 6:15 ; #Ap 17: 14 ; #Ap 19: 16).
10 Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ? ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère ? puisque nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu.
ton frère. Quelqu’un qui croit en Christ.
tribunal de Dieu. Chaque croyant rendra compte pour lui-même, et le Seigneur jugera les décisions prises, y compris celles relatives au domaine de la conscience. Ce verdict est le seul qui compte
11 Car il est écrit : Je suis vivant, dit le Seigneur, Tout genou fléchira devant moi, Et toute langue donnera gloire à Dieu.
il est écrit. Paul cite #Esa 45:23 ; #Esa 49:18 (cf. #Ph 2:10-11).
12 Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même.
13 Ne nous jugeons donc plus les uns les autres ; mais pensez plutôt à ne rien faire qui soit pour votre frère une pierre d’achoppement ou une occasion de chute.
mais pensez plutôt. Le même mot grec est traduit ailleurs « juger » (vv. #Ro 14: 3, #Ro 14: 10, #Ro 14: 13) et ici « penser ». Aux vv. 3, 10, 13a, le sens est négatif: condamner. Au v. 13b, le sens est positif: déterminer ou prendre une sage décision. Par ce jeu de mots, Paul montre qu’au lieu d’exercer un jugement vis-à-vis de leurs frères, ils devraient plutôt utiliser leur jugement pour aider leurs frères en Christ.
pierre d’achoppement. Tout ce que fait un croyant même si l’Écriture le permet - et qui entraîne une personne à tomber dans le péché (#1Co 8:9).
14 Je sais et je suis persuadé par le Seigneur Jésus que rien n’est impur en soi, et qu’une chose n’est impure que pour celui qui la croit impure.
Je sais … par le Seigneur Jésus. Cette vérité n’était pas le produit de sa réflexion ni des enseignements reçus, mais d’une révélation divine (cf. #Ga 1:12).
rien n’est impur en soi. cf. #Mr 7:15 ; #1Ti 4:3-5 ; #Tit 1:15).
impur. Le mot grec signifiait à l’origine « ordinaire » mais finit par signifier « impur » ou « mauvais » .
pour celui qui la croit impure. Si un croyant est convaincu qu’un certain comportement est mauvais même si son analyse est fausse - il ne devrait jamais l’adopter. S’il le faisait, il violerait sa conscience, ressentirait de la culpabilité (cf. #1Co 8:4-7 )et serait peut-être amené à un légalisme plus profond au lieu d’avancer vers la liberté.
15 Mais si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l’amour : ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort.
attristé. Le verbe grec signifie à l’actif « faire souffrir, faire de la peine ». Un croyant faible peut être blessé en voyant un frère faire quelque chose qu’il considère comme un péché, mais pire encore, le croyant fort peut pousser le frère faible à violer sa propre conscience (cf. #1Co 8:8-13).
amour. L’amour donnera au chrétien fort sensibilité et compréhension envers les faiblesses de son frère (#1Co 8:8-13).
la perte. La destruction totale. Dans le N.T., ce mot indique souvent la damnation éternelle (#Mt 10:28 ; #Lu 13: 3 ; #Jn 3:16 ; #Ro 2:12). Dans ce contexte, il se réfère à une destruction complète de la croissance spirituelle (cf. #Mt 18: 3, #Mt 18: 6, #Mt 18: 14).
celui pour lequel Christ est mort. Tout chrétien (cf. #1Co 8:11).
16 Que votre privilège ne soit pas un sujet de calomnie.
votre privilège. L’usage légitime de la liberté du chrétien (cf. #1Co 10:23-32).
pas un sujet de calomnie. Une manière de blasphémer. Lorsque les incroyants voient un chrétien fort abuser de sa liberté en Christ et causer du tort à un frère plus faible, ils concluent que le christianisme rassemble des gens sans amour, ce qui nuit gravement à la réputation de Dieu (cf. #Ro 2:24).
17 Car le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit.
royaume de Dieu. La sphère du salut où Dieu règne dans le cœur de ceux qu’il a sauvés.
le manger et le boire. Des pratiques extérieures qui ne sont pas essentielles.
justice. La vie sainte et obéissante (cf. #Ep 6:14 ; #Ph 1:11).
paix. Une douce tranquillité, produite par l’Esprit, et qui devrait caractériser les relations des croyants avec Dieu et avec les autres (#Ga 5:22).
joie, par le Saint-Esprit. Cet autre fruit de l’Esprit implique une attitude permanente de louange et de reconnaissance, indépendamment des circonstances, et découle de la confiance en la souveraineté de Dieu (#Ga 5:22 ; #1Th 1:6).
18 Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes.
approuvé des hommes. Le verbe renvoie à l’acte d’approuver quelque chose après un examen minutieux, comme un bijoutier qui examine une pierre pour déterminer sa qualité et sa valeur. Les chrétiens sont sous le projecteur d’un monde sceptique qui évalue l’attitude qu’ils ont les uns envers les autres (cf. #Jn 13: 35 ; #Ph 2:15).
19 Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle.
20 Pour un aliment, ne détruis pas l’œuvre de Dieu. A la vérité toutes choses sont pures ; mais il est mal à l’homme, quand il mange, de devenir une pierre d’achoppement.
l’œuvre de Dieu. Un chrétien qui a été racheté par les efforts du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et non par ses propres efforts (cf. v. #Ro 14: 15 ; #Ep 2:10).
toutes choses sont pures. Les libertés que Dieu a données aux croyants et qui sont bonnes en elles-mêmes (cf. vv. #Ro 14: 14, #Ro 14: 16).
il est mal … mange. Celui qui utilise cette liberté négligemment et égoïstement offense son frère plus faible.
21 Il est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, et de s’abstenir de ce qui peut être pour ton frère une occasion de chute, de scandale ou de faiblesse.
de scandale ou de faiblesse. N’apparaît que dans certains manuscrits.
22 Cette foi que tu as, garde-la pour toi devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même dans ce qu’il approuve !
garde-la pour toi devant Dieu. Meilleure traduction: « garde-la comme ta conviction personnelle devant Dieu ». Paul encourage le croyant fort à prendre conscience de sa liberté, à en jouir et à la garder entre Dieu et lui.
ce qu’il approuve. Le croyant fort garde une bonne conscience parce qu’il ne devient pas une pierre d’achoppement pour le frère faible.
14:22-23 Dans le domaine de la liberté, le chrétien le plus fort peut se faire du tort à lui-même en dénonçant ou en dénigrant la liberté que Dieu lui a donnée (#Ga 5:1), ou en affichant négligemment sa liberté sans tenir compte des conséquences sur les autres (cf. #1Co 10:23-32).
23 Mais celui qui a des doutes au sujet de ce qu’il mange est condamné, parce qu’il n’agit pas par conviction. Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché.
celui qui a des doutes … est condamné. Lorsque le frère faible viole sa conscience, il pèche.
Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction. Les pensées et actions condamnées par notre conscience.
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