61 – Lettre aux Philippiens

18/07/2021 00:34
Emprisonnement de Paul à Jérusalem, à Césarée et à Rome.

61 – Lettre aux Philippiens

Paul en prison avec un scribe

Paul écrit à sa communauté de prédilection.

Les experts discutent beaucoup sur la date de composition de la lettre aux Philippiens. Paul est prisonnier, mais s’agit-il de la prison de Césarée, d’Éphèse ou de Rome? Il semble que l’endroit le plus probable soit la ville de Rome, pendant la première captivité de Paul.

L'Église de Philippes en Macédoine a été fondée au cours du deuxième voyage missionnaire, en l’an 50. Première sur «le continent européen», elle a été pour lui un objet de prédilection.

Ste Lydie de Philippes

Ste Lydie, l'extraordinaire animatrice de l'Église de Philippes

Dans sa prison de Rome, Épaphrodite lui remet un don substantiel venant de cette communauté très attachée à Paul. Touché par cette preuve d'affection et de  reconnaissance, l’Apôtre savait qui était à l’origine de la générosité des Philippiens, une femme au coeur fidèle et apostolique : Lydie, qui avait été la première à le recevoir dans sa maison de Philippes.

C'est probablement en 63 que Paul a écrit cette lettre pleine de cordialité. Il parle de sa captivité comme d'une réalité dont les chrétiens sont déjà informés:

«Je vous porte dans mon coeur, vous qui, dans ma captivité comme dans la défense et l'affermissement de l'Évangile, prenez tous part à la grâce qui m'est faite. » (Ph 1, 7)

Il ajoute un commentaire plein d’espérance :

«Je veux que vous le sachiez, frères : ce qui m'est arrivé a plutôt contribué au progrès de l'Évangile. Dans tout le prétoire, et partout ailleurs en effet, il est maintenant bien connu que je suis en captivité pour le Christ et la plupart des frères, encouragés dans le Seigneur par ma captivité, redoublent d'audace pour annoncer sans peur la Parole.» (Ph 1, 12-14)

Cette épître n’est pas un exposé doctrinal mais un entretien familier. Paul écrit pour remercier la communauté des secours qu’Épaphrodite vient de lui apporter et il en profite pour donner de ses nouvelles, en y ajoutant quelques conseils. À la suite de l'expérience des Galates, il y joint une mise en garde contre les chrétiens venus de Judée : Ne vous laissez pas berner par ces faux chrétiens, «Prenez garde aux chiens! Prenez garde aux mauvais ouvriers! Prenez garde aux faux circoncis

Le passage le plus important de cette épître est le texte sur le mystère du Christ

Le passage le plus important de cette épître est le texte sur le mystère du Christ (2, 6-11) : «Lui de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu...». Paul s'inspire du Serviteur souffrant d’Isaïe et du juste persécuté. L'humiliation et la mort de Jésus sont les conditions obscures dans lesquelles l’incarnation s'est opérée. Le premier Adam croyait pouvoir s'approprier la «vie divine» comme un fruit défendu. Le deuxième Adam, Jésus, était en possession légitime du titre divin et pourtant, il s'est librement dépouillé de sa divinité, pour devenir l’un d’entre nous. C’est le mystère de l’incarnation. Paul invite alors les Philippiens à conformer leur vie à celle du Christ : «Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus

Paul affirme avoir trouvé à Damas une nouvelle valeur à sa vie: la connaissance du Christ
qui dépasse tout le reste

L’épitre aux Philippiens est considérée par plusieurs comme la «perle» des lettres de Paul. Il ne faut pas y chercher une suite rigoureuse de la pensée, mais l’épanchement du coeur, où l’auteur poursuit une intention pastorale. Il voudrait faire de Philippes une communauté modèle, et en bannir toutes les dissensions.

Pour lui, toutes les autres réalités sont sans valeur:

"tous ces avantages dont j'étais pourvu, je les ai considéré comme un désavantage, à cause du Christ... À cause de lui, j'ai accepté de tout perdre, je considère tout comme déchets, afin de gagner le christ... (3, 7-8)

Il termine par un appel à la joie : «Réjouissez-vous dans le Seigneur». Le Seigneur est pour Paul la source de toutes les  joies et c'est dans le coeur de Dieu qu'il cherche cette source de vie. La joie est aussi l’un des moyens les plus efficaces de la transmission de la foi à ceux qui sont à l'extérieur, pour qu'en vivant avec les chrétiens, ils puissent découvrir cette source profonde.

Paul se réjouit surtout de ce que sa captivité n'empêRéjouissez-vous dans le Seigneurche nullement le progrès de l'Évangile, mais le favorise au contraire. Certains milieux judéo-chrétiens cherchaient à attirer l'attention de l'opinion publique romaine sur le prisonnier pour sa perte, mais à travers les malheurs de Paul, le nom du Christ était de plus en plus connu à Rome. La raison la plus profonde de son allégresse spirituelle est exprimée dans la phrase lapidaire, inscrite au-dessus du tombeau de l'Apôtre : «Mihi vivere Christus et mori lucrum» - «Le Christ est le sens de ma vie, et dussé-je mourir, la mort sera pour moi un gain».

Pour Paul, la joie chrétienne embrasse tout ce qui, dans la Création, est beau, grand et bon : «Tout ce qu’il y a de vrai, de noble de juste, de pur, d’aimable, d’honorable, tout ce qu’il peut y avoir de bon dans la vertu et la louange humaines, voilà ce qui doit vous préoccuper.» (4, 8) Le chrétien est la personne qui, vivant en paix avec Dieu, vibre à l'unisson avec tous, allié à tout ce qui est beau, noble et grand. Selon Paul, un christianisme qui n'accorderait pas une place importante à ce qui a été pensé, dit, écrit et réalisé de grand et de beau, serait un christianisme bien triste.

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