ANCIEN TESTAMENT JOUR 912 DE 929

27/06/2021 00:52

ANCIEN TESTAMENT JOUR 912 DE 929

ZACHARIE 1 de 14

 

 

    INTRODUCTION ET Zacharie 1 : 1 à 21

Le livre du prophète Zacharie

Titre

       Les traditions juive et chrétienne sont unanimes pour attribuer l’ouvrage au prophète Zacharie. Son nom, porté par une trentaine d’hommes de l’A.T., signifie « l’Eternel se souvient ». La part messianique de son texte le place, dans ce domaine, au deuxième rang des écrits prophétiques, juste après Esaïe.

Auteur et date

       Zacharie était un sacrificateur, comme Jérémie et Ezéchiel (#Né 12:12-16). D’après la tradition, il était membre de la « grande synagogue », un conseil de 120 hommes institué par Néhémie et présidé par Esdras. Cette assemblée prit ensuite la forme d’un conseil d’anciens chargés de conduire la nation: le sanhédrin. Né à Babylone, Zacharie prit la route de Jérusalem avec son grand-père Iddo lors des premiers retours d’exil, effectués sous la conduite de Zorobabel et du souverain sacrificateur Josué (cf. #Né 12:4). Il est possible que son père Bérékia soit mort pendant sa jeunesse, avant qu’il ne puisse lui succéder en tant que sacrificateur, car il est parfois présenté comme le fils de son grand-père (cf. #Esd 5:1 ; #Esd 6:14 ; #Né 12:16).

       Zacharie débuta son ministère la deuxième année du règne de Darius Ier, en 520 av. J.-C. (cf. #Za 1:1). Cyrus, l’empereur perse, était mort, laissant le trône à Cambyse (vers 530-521 av. J.-C.) qui avait conquis l’Egypte. Cambyse n’avait pas eu de fils et s’était suicidé. Darius s’était alors emparé du trône en matant une révolution. Zacharie commença à prophétiser deux mois après Aggée. Puisqu’il est qualifié de jeune homme en #Za 2:4, il était probablement le cadet des deux. La durée de son ministère est incertaine; la dernière prophétie datée (#Za 7:1), prononcée deux ans environ après la première, était de la même époque que la prophétie d’Aggée (520 à 518 av. J.-C.). Néanmoins, les chapitres 9-14 sont généralement attribués à une période ultérieure de son ministère. Les différences de style et les allusions à la Grèce les situent vers les années 480-470 av. J.-C., après le règne de Darius Ier (vers 521-486 av. J.-C.) et pendant celui de Xerxès (vers 486-464 av. J.-C.), le roi qui fit d’Esther la reine de Perse. Selon #Mt 23:35, Zacharie fut tué entre le temple et l’autel, comme un homonyme (cf. #2Ch 24:20-21), tué par lapidation.

Contexte et arrière-plan

Le contexte historique et l’arrière-plan de Zacharie sont identiques à ceux de son contemporain Aggée. En 538 av. J.-C., le roi perse Cyrus avait autorisé les exilés d’Israël à reprendre possession de leur terre d’origine (cf. #Esd 1:1-4). Près de 50 000 d’entre eux quittèrent Babylone et débutèrent immédiatement la reconstruction du temple (cf. #Esd 3:1-4:5), mais l’opposition de leurs voisins et leur propre indifférence conduisirent à l’abandon des travaux (cf. #Esd 4:24). Seize ans plus tard (cf. #Esd 5:1-2), Dieu confia à Zacharie et à Aggée la tâche de susciter à nouveau l’intérêt du peuple pour la reconstruction du temple, de sorte que le chantier fut terminé en 516 av. J.-C. (#Esd 6:15), quatre ans plus tard.

Thèmes historiques et théologiques

       Zacharie s’associa à Aggée pour réveiller le peuple de sa torpeur, le mettant au défi de reconstruire le temple. C’était là l’objectif principal d’Aggée et, dans sa prédication, il reprocha aux Juifs leur indifférence, leur péché et leur manque de foi. Si Dieu utilisa ce prophète pour susciter un réveil spirituel, il confia à Zacharie la tâche de l’entretenir. Le message de ce dernier avait donc des accents plus positifs, appelant le peuple à la repentance et le rassurant par la promesse de bénédictions futures. Il exhorta le peuple à rebâtir le temple avec la perspective de voir, un jour, le Messie venir l’habiter. Il ne s’agissait pas de bâtir pour le moment présent seulement, mais dans l’espoir de l’ère messianique à venir. Il encouragea ses compatriotes, encore sous oppression païenne (#Za 1:12), en affirmant que l’Eternel se souvenait des promesses qu’il leur avait faites dans le cadre de son alliance: il les restaurerait et les bénirait. Ainsi, le livre évoque, dans son titre déjà (littéralement « l’Eternel se souvient »), le thème développé par son contenu.

       Cette « apocalypse de l’A.T. » (une appellation fréquente du livre) s’adresse autant aux contemporains de Zacharie qu’à ses futurs lecteurs. La structure même le démontre, puisque chacune des trois sections principales (ch. #Za 1-6 ; 7-8; 9-14) commence par la réalité historique de l’époque pour déboucher sur le moment où le Messie reviendra dans son temple pour établir son royaume terrestre. Le prophète évoqua le double engagement du Messie envers son peuple: à court terme et à long terme. Ses propos étaient donc « de bonnes paroles …  des paroles de consolation » (#Za 1:13) à la fois pour les Juifs de son temps et pour le reste à venir du peuple élu de Dieu.

       Le livre de Zacharie est le plus messianique, le plus apocalyptique et le plus eschatologique de l’A.T. Il traite principalement de Jésus-Christ, avec un accent particulier sur sa gloire à venir, source de réconfort pour Israël (#Za 1:13, #Za 1:17). S’il est rempli de visions, de prophéties, de signes, d’apparitions célestes et d’allusions à la voix de Dieu, il demeure concret, puisqu’il parle de la repentance, de l’amour divin, du salut et d’une vie sainte. Le souffle prophétique allait bientôt s’éteindre, et ce pendant quatre siècles, jusqu’à Jean-Baptiste. C’est ainsi que Dieu employa Zacharie pour dispenser une abondance de promesses et soutenir, à travers elles, le reste fidèle tout au long de ces années de silence.

Questions d’interprétation

Le lecteur est confronté à de nombreuses questions, mais deux passages en particulier présentent une difficulté majeure d’interprétation.

       en #Za 11:8, le bon berger extermine « les trois bergers en un mois ». La présence d’un article défini implique que les Juifs pouvaient identifier ces « bergers » sans précision supplémentaire. Toutefois, les lecteurs modernes ont plus de mal à comprendre l’allusion. De nombreuses suggestions ont été avancées. L’une des plus anciennes, et probablement la meilleure, assimile ces bergers aux trois catégories de responsables du peuple: les sacrificateurs, les anciens et les scribes. De fait, au cours de son ministère terrestre, Jésus a dénoncé l’hypocrisie des chefs religieux d’Israël (cf. #Mt 23), portant contre eux des accusations graves, et après cette condamnation, en 70 apr. J.-C., la nation tout entière a été détruite. Depuis la première venue du Messie, le peuple juif n’a eu ni prophète, ni sacrificateur, ni roi.

       L’identité de celui qui a des « blessures aux mains » (#Za 13:6) a, elle aussi, donné lieu à de nombreuses discussions. Certains y ont vu Christ, avec les meurtrissures infligées par la crucifixion. Cependant, il n’aurait pas nié être prophète, et il n’aurait pas non plus affirmé être un laboureur, ni avoir été blessé dans la maison de ses amis. Manifestement, il s’agit d’un faux prophète (cf. vv. #Za 1:4-5), blessé au cours de son culte idolâtrique. Le zèle pour le Seigneur sera si ardent, dans le royaume messianique, que les idolâtres feront tout ce qu’ils pourront pour masquer leur véritable nature, mais leurs cicatrices seront la preuve irréfutable de leur péché.

Plan

I. Appel à la repentance (1:1-6)

II. Huit visions nocturnes de Zacharie (1:7-6:15)

A. L’homme parmi les myrtes (1:7-17)

B. Quatre cornes et quatre forgerons (1:18-21)

C. L’homme au cordeau (2:1-13)

D. La purification du souverain sacrificateur (3:1-10)

E. Le chandelier et les deux oliviers (4:1-14)

F. Le rouleau volant (5:1-4)

G. La femme dans l’épha (5:5-11)

H. Quatre chars (6:1-8)

I. Appendice: le couronnement du souverain sacrificateur Josué (6:9-15)

III. Quatre messages de Zacharie (7:1-8:23)

A. Question sur le jeûne (7:1-3)

B. Quatre réponses (7:4-8:23)

1. Attention aux mauvaises motivations (7:4-7)

2. Nécessité de la repentance (7:8-14)

3. Retour des faveurs de Dieu (8:1-17)

4. Des jeûnes de fête (8:18-23)

IV. Deux oracles de Zacharie (9:1-14:21)

A. Rejet du Messie lors de sa première venue (9:1-11:17)

B. Acceptation du Messie lors de sa seconde venue (12:1-14:21)

 

Zacharie 1 : 1 à 21

     1 ¶  Le huitième mois, la seconde année de Darius, la parole de l’Eternel fut adressée à Zacharie, fils de Bérékia, fils d’Iddo, le prophète, en ces mots:

 

Le huitième mois, la seconde année de Darius. Vers octobre-novembre 520 av. J.-C. Voir l’introduction, auteur et date. Zacharie commença à exercer son ministère deux mois après Aggée (cf. #Ag 1:1) et après la reprise de la reconstruction du temple (cf. #Ag 1:12-15). La plupart des prophètes de l’A.T. qui ont daté leur prophétie l’ont fait en se basant sur un roi d’Israël ou de Juda, ou les deux. Aggée et Zacharie l’ont fait d’après le règne d’un monarque païen, indiquant par-là que les « temps des nations » (#Lu 21:24) avaient débuté.

1:1-6

Les six premiers vv. font office d’introduction à tout le livre. Le prophète y exhorte le peuple à se repentir et à ne pas répéter les péchés de ses ancêtres (cf. #1Co 10:11).

 

2  L’Eternel a été très irrité contre vos pères.

 

L’Eternel a été très irrité. L’indignation trop longtemps contenue de Dieu s’était déversée. Zacharie rappelait ainsi au peuple la force de la colère divine et la nécessité de son jugement contre les péchés avant l’exil.

 

3  Dis-leur donc : Ainsi parle l’Eternel des armées : Revenez à moi, dit l’Eternel des armées, et je reviendrai à vous, dit l’Eternel des armées.

 

l’Eternel des armées. Ce titre, fréquemment utilisé pour Dieu, soulignait sa puissance en qualité de commandant des armées, qu’il s’agisse de celles d’Israël (cf. #2Ch 26:11), des nations païennes (cf. #Jug 4:2) ou des êtres célestes (cf. #1R 22:19).

Revenez à moi. Même s’il écrivait avant tout un ouvrage de consolation, le prophète débuta par un appel à la repentance, afin de prévenir tout faux sentiment de sécurité dans l’esprit de ses compatriotes: il mit le peuple élu en garde contre l’illusion que Dieu le bénirait quelle que puisse être sa condition spirituelle. Ce v. reflétait un désir constant de Dieu (cf. #Ge 17:7 ; #Lé 26:12 ; #Ez 37:27 ; #2Co 6:16 ; #Ja 4:8 ; #Ap 21:3) et exprimait la condition préalable à toute bénédiction.

 

4  Ne soyez pas comme vos pères, auxquels s’adressaient les premiers prophètes, en disant : Ainsi parle l’Eternel des armées : Détournez-vous de vos mauvaises voies, de vos mauvaises actions ! Mais ils n’écoutèrent pas, ils ne firent pas attention à moi, dit l’Eternel.

 

Ne soyez pas comme vos pères. La désobéissance et l’endurcissement dont leurs ancêtres avaient fait preuve étaient moins dirigés contre les prophètes que contre Dieu lui-même. Le peuple avait conscience de l’attitude pécheresse de ses pères (cf. #Esd 9:7), et il n’avait qu’à regarder autour de lui pour en constater les conséquences. L’histoire aurait dû lui apprendre la repentance.

les premiers prophètes. Allusion aux prophètes d’avant l’exil qui, tous, prêchaient le même message de repentance (p. ex. Esaïe et Jérémie). Cf. « mes serviteurs » (v. #Za 1:6).

 

5  Vos pères, où sont-ils ? et les prophètes pouvaient-ils vivre éternellement ?

 

Même si tous les protagonistes étaient morts, les conséquences du mépris qu’avaient manifesté les ancêtres des Juifs pour les avertissements des prophètes se constataient partout. L’exemple le plus frappant en était la ville de Jérusalem, avec son temple en ruine qui n’avait toujours pas été reconstruit.

 

6  Cependant mes paroles et les ordres que j’avais donnés à mes serviteurs, les prophètes, n’ont-ils pas atteint vos pères ? Ils se sont retournés, et ils ont dit : L’Eternel des armées nous a traités comme il avait résolu de le faire selon nos voies et nos actions.

 

La parole de Dieu accomplit tout ce qu’elle a prévu (#Esa 5:10-11), qu’il s’agisse de bénédiction ou de jugement. Les mises en garde qu’elle avait prodiguées s’étaient réalisées de façon exacte, amenant la destruction sur leurs ancêtres. Ces derniers avaient reconnu la main de Dieu dans les jugements qui les frappaient (cf. #La 2:17 ; #Esd 9:6ss). L’exil avait constitué la preuve irréfutable que Dieu punit ceux qui pèchent et qui rejettent ses avertissements.

Ils se sont retournés. Ou « ils se sont repentis » (cf. #Da 9:1-19).

 

7 ¶  Le vingt-quatrième jour du onzième mois, qui est le mois de Schebat, la seconde année de Darius, la parole de l’Eternel fut adressée à Zacharie, fils de Bérékia, fils d’Iddo, le prophète, en ces mots:

 

Le vingt-quatrième jour du onzième mois. Vers janvier-février 519 av. J.-C., trois mois environ après l’appel à la repentance lancé par Zacharie.

1:7-17

C’est la première des huit visions qui furent données à Zacharie en une seule nuit. Elle résume à elle seule les sept autres en exposant leur thème central, les détails étant réservés aux autres visions. Cette révélation des plans de Dieu pour l’avenir de son peuple était source de réconfort pour les Juifs.

1:7-6:15

Dieu donna ces visions à Zacharie pour qu’il puisse réconforter le reste postexilique d’Israël, qui avait reçu pour mission de revenir dans le pays promis à Abraham (cf. #Ge 12). Il devait reconstruire le temple (cf. 1 Ch et 2 Ch) et préparer le jour où le Messie reviendrait et où toutes les promesses de Dieu en faveur d’Israël s’accompliraient pleinement. Certains éléments de ces visions sont déjà devenus réalité, mais il faudra attendre la seconde venue de Jésus-Christ pour la majeure partie d’entre eux. Le résumé qui suit vise à préciser la contribution de chacune des visions et à fournir une perception plus claire de l’ensemble. Vision n° 1: l’homme parmi les myrtes (#Za 1:7-17); Dieu promet la prospérité à Israël. Vision n° 2: les quatre cornes et les quatre forgerons (#Za 1:18-21); Dieu châtie les nations qui s’attaquent à Israël. Vision n° 3: l’homme au cordeau (#Za 2:1-13); Dieu reconstruit Jérusalem. Vision n° 4: la purification du souverain sacrificateur (#Za 3:1-10); Dieu purifie à la fois le souverain sacrificateur et le peuple. Vision n° 5: le chandelier d’or et les deux oliviers (#Za 4:1-14); Dieu reconstruit le temple. Vision n° 6: le rouleau volant (#Za 5:1-4); Dieu enlève le péché/l’idolâtrie imputés à Israël. Vision n° 7: la femme dans l’épha (#Za 5:5-11); Dieu enlève le système de la fausse religion. Vision n° 8: les quatre chars (#Za 6:1-8); Dieu procure la paix et le repos à Israël. Appendice: le couronnement du souverain sacrificateur (#Za 6:9-15); le Messie assume les fonctions de roi et de sacrificateur.

 

8  Je regardai pendant la nuit, et voici, un homme était monté sur un cheval roux, et se tenait parmi des myrtes dans un lieu ombragé ; il y avait derrière lui des chevaux roux, fauves, et blancs.

 

Je regardai pendant la nuit. C’est la première des visions révélant les projets de Dieu à l’égard de Jérusalem. Elle s’ouvre sur le tableau d’« un homme monté sur un cheval roux », identifié comme « l’ange de l’Eternel » (cf. v. #Za 1:11). Les autres cavaliers lui font un compte rendu, ce qui signale qu’il est en position d’autorité par rapport à eux. Les chevaux, du fait de leur force, symbolisaient souvent la guerre. Le rouge (« roux ») symbolisait le sang, et donc le jugement (cf. #Esa 63:1-4 ; #Ap 6:3ss).

parmi des myrtes dans un lieu ombragé. Les « myrtes » étaient associés à la confection d’abris lors de la fête des tabernacles (#Lé 23:33-44 ; #Né 8:15) et aux bénédictions messianiques (cf. #Esa 41:19 ; #Esa 55:13), de sorte qu’ils évoquent peut-être la restauration et la bénédiction. Du fait de leur taille basse (jamais plus de 2,5 m), de leur caractère commun, de leur parfum (exhalé par leurs fleurs blanches) et de leur abondance, ils représentent probablement le peuple de Dieu, Israël: un peuple humble, et cependant doté de richesses. Ils pourraient aussi symboliser l’humiliation de la nation à cette époque.

roux, fauves, et blancs. Ces autres chevaux étaient probablement aussi montés. Leur couleur peut indiquer l’activité de leur cavalier: le rouge (« roux ») évoque le carnage et le châtiment (cf. #Esa 63:1-2), le « blanc » la victoire (cf. #Ap 19:11), et la couleur « fauve » une combinaison des autres. Une image similaire figure en #Ap 6:1-8. En tant que messagers de vengeance, ces chevaux représentent le plus vraisemblablement des anges, fréquemment employés par Dieu, dans l’Ecriture, pour exécuter ses jugements.

9  Je dis : Qui sont ces chevaux, mon seigneur ? Et l’ange qui parlait avec moi me dit : Je te ferai voir qui sont ces chevaux.

 

l’ange qui me parlait. Cet ange interprète les paroles qu’entend le prophète (#Za 1:13-14, #Za 1:19 ; #Za 2:3 ; #Za 3:1 ; #Za 4:1). Il ne doit pas être confondu avec « l’ange de l’Eternel » (vv. #Za 1:11-12).

 

10  L’homme qui se tenait parmi les myrtes prit la parole et dit : Ce sont ceux que l’Eternel a envoyés pour parcourir la terre.

 

parcourir la terre. Langage militaire évoquant les mouvements des troupes angéliques, en mission de patrouille et de reconnaissance sur toute la surface de la terre, afin de contrôler la situation de l’ennemi et d’obéir aux ordres divins de s’engager dans un combat victorieux contre lui.

 

11  Et ils s’adressèrent à l’ange de l’Eternel, qui se tenait parmi les myrtes, et ils dirent : Nous avons parcouru la terre, et voici, toute la terre est en repos et tranquille.

 

l’ange de l’Eternel. Ailleurs, il est possible de l’identifier à Jésus-Christ avant son incarnation (p. ex. #Ge 16:11, #Ge 16:13 ; #Ge 18:1-2, #Ge 18:13, #Ge 18:17 ; #Ge 22:11-18 ; #Ex 3:2, #Ex 3:4 ; #Jos 5:13 ; #Jos 6:2 ; #Jug 6:12, #Jug 6:14 ; #Jug 13:21-22). Au v. 13, cet ange est présenté comme « l’Eternel », le divin général en chef de l’armée angélique.

la terre est en repos et tranquille. Au contraire des Juifs revenus d’exil, empêtrés dans leurs difficultés et privés de temple et de murailles, les nations païennes jouissaient du « repos », mais d’un repos superficiel, occupées qu’elles étaient à poursuivre leurs intérêts égoïstes (cf. v. #Za 1:15). Telle était la situation générale pendant la deuxième année de règne de Darius. Ce contraste rendait d’autant plus désespérant le sort d’Israël, et d’autant plus ardent l’espoir de voir s’accomplir #Ag 2:7, #Ag 2:22.

 

12  Alors l’ange de l’Eternel prit la parole et dit : Eternel des armées, jusques à quand n’auras-tu pas compassion de Jérusalem et des villes de Juda, contre lesquelles tu es irrité depuis soixante-dix ans ?

 

L’ange de l’Eternel intercède auprès de Dieu le Père en faveur d’Israël, le suppliant de retenir la main qui châtie Israël. Les « soixante-dix ans » correspondent aux indications données à Jérémie concernant la durée de la captivité pour Juda (#Jér 25:11-12 ; #Jér 29:10).

 

13  L’Eternel répondit par de bonnes paroles, par des paroles de consolation, à l’ange qui parlait avec moi.

 

de bonnes paroles …  de consolation. Le contenu de ces paroles apparaît aux vv. #Za 1:14-17: Dieu aimait encore Jérusalem (v. #Za 1:14), il était en colère contre les nations qui avaient affligé son peuple, et il apporterait la prospérité à Jérusalem (vv. #Za 1:16-17).

 

14  Et l’ange qui parlait avec moi me dit : Crie, et dis : Ainsi parle l’Eternel des armées : Je suis ému d’une grande jalousie pour Jérusalem et pour Sion,

 

ému d’une grande jalousie pour Jérusalem. La première fois que Dieu s’était décrit comme « jaloux », c’était lors de la conclusion de l’alliance avec Israël (#Ex 20:5 ; #Ex 34:14). C’était de cette même jalousie que le peuple avait fait l’expérience au travers du châtiment (cf. #De 29:18-28 ; #Ez 5:13), et elle s’exprime ici avec force dans la protection promise à Jérusalem.

 

15  et je suis saisi d’une grande irritation contre les nations orgueilleuses ; car je n’étais que peu irrité, mais elles ont contribué au mal.

 

Mû par le grand amour qu’il ressentait pour son peuple, Dieu déverserait sa colère (cf. v. #Za 1:2) contre les nations qui le maltraitaient. Bien qu’étant les instruments de Dieu pour le jugement d’Israël, celles-ci étaient allées au-delà de ses instructions quant à la dureté du châtiment. Elles n’avaient pas compris qu’il avait l’intention de punir son peuple pour un temps, mais de lui manifester ensuite toute sa compassion (cf. #Esa 54:7-8).

 

16  C’est pourquoi ainsi parle l’Eternel : Je reviens à Jérusalem avec compassion ; ma maison y sera rebâtie, et le cordeau sera étendu sur Jérusalem.

 

1:16-17

Non seulement le temple qui, à cette époque-là, n’en était qu’au stade des fondations serait reconstruit (cf. #Ag 2:18), mais la ville elle-même allait prendre une nouvelle ampleur grâce à la prospérité dont elle jouirait (cf. #Esa 40:9-10). Les murailles furent effectivement achevées 75 ans plus tard. Dieu allait de nouveau réconforter Jérusalem (cf. #Esa 40:1-2 ; #Esa 51:3, #Esa 51:12), et il la choisirait de nouveau pour en faire le lieu où se dresserait son trône sur la terre (cf. #Ps 132:13). Cela s’accomplira pendant le règne millénaire du Messie (cf. #Ap 20). Etant donné que les Juifs revenus d’exil avaient perdu le sens des priorités (cf. #Ag 1:1-12), ce message répéta quel était le plan divin. Il convient de garder à l’esprit que, dans le millénium, Dieu fera sa résidence à Jérusalem (#Ez 48:35), dans un temple glorieux (#Ez 40:1-48:2). Jérusalem sera reconstruite (#Jér 31:38-40), les nations punies (#Mt 25:31-46), et les villes de Juda connaîtront une grande prospérité (#Esa 60:4-9). En outre, le peuple sera richement béni (#Za 9:17) et consolé (#Esa 14:1).

 

17  Crie de nouveau, et dis : Ainsi parle l’Eternel des armées : Mes villes auront encore des biens en abondance ; l’Eternel consolera encore Sion, il choisira encore Jérusalem.

18 ¶  Je levai les yeux et je regardai, et voici, il y avait quatre cornes.

 

quatre cornes. Les « cornes » symbolisaient la force et l’orgueil (cf. #Ps 75:10 ; #Ps 89:18 ; #Ps 92:11 ; #Da 7:24 ; #Da 8:20-21 ; #Mi 4:13). Dans un contexte de jugement, elles représentent soit une nation, soit son chef (cf. #Da 7:21, #Da 7:24 ; #Da 8:3 ; #Ap 17:12). Ici, il s’agissait des nations qui s’étaient attaquées au peuple élu de Dieu (vv. #Za 1:19, #Za 1:21): l’Egypte, l’Assyrie, Babylone et l’Empire médo-perse ou, plus vraisemblablement, des quatre Empires auxquels il est fait allusion en #Da 2 ; #Da 7 et qui, tous, opprimèrent les Juifs d’une façon ou d’une autre: Babylone, l’Empire médo-perse, la Grèce et Rome.

1:18-21

La deuxième des huit visions livre des détails supplémentaires quant au jugement des nations persécutrices d’Israël, en se fondant sur la promesse de Dieu de consoler son peuple (#Za 1:13, #Za 1:17).

 

19  Je dis à l’ange qui parlait avec moi : Qu’est-ce que ces cornes ? Et il me dit : Ce sont les cornes qui ont dispersé Juda, Israël et Jérusalem.

20  L’Eternel me fit voir quatre forgerons.

 

quatre forgerons. Le terme désignait des artisans travaillant la pierre, le métal et le bois, tous ceux qui transformaient la matière à coups de marteau et de ciseau. Avec leurs marteaux, ils représentent les nations qui renversèrent les quatre cornes (v. #Za 1:18). Comme pour les quatre bêtes de #Da 7, chaque Empire fut renversé par le suivant, le dernier étant remplacé par le royaume du Messie (cf. #Da 2:44 ; #Da 7:9-14, #Da 7:21-22). Babylone fut renversée par une attaque nocturne des Médo-Perses (en 539 av. J.-C.). Avec la victoire d’Alexandre sur Darius en 333 av. J.-C. à Issos, les Grecs écrasèrent la corne médo-perse. Au IIe siècle av. J.-C., le marteau romain se mit à frapper, et les nations à tomber les unes après les autres (Israël en 63 av. J.-C.). L’Empire romain ressuscitera dans les derniers jours, selon la prophétie de Daniel, et il sera démoli par le retour du Messie (cf. #Da 2:34-35, #Da 2:45).

 

21  Je dis : Que viennent-ils faire ? Et il dit : Ce sont les cornes qui ont dispersé Juda, tellement que nul ne lève la tête ; et ces forgerons sont venus pour les effrayer, et pour abattre les cornes des nations qui ont levé la corne contre le pays de Juda, afin d’en disperser les habitants.

 

 

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